PFG | publié le 20/02/2023
OGF parle de l’évolution des pratiques funéraires à la Maddy Keynote
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Le 8 février 2023, OGF a participé au grand rendez-vous de l’innovation et de l’entrepreneuriat : la Maddy Keynote. Organisée par le media de presse économique Maddyness, cette 7e édition qui avait pour thème « Born to be alive » proposait un ensemble de conférences et de débats sur le cycle de la vie, de la naissance à notre dernier souffle.
En tant que leader du secteur, nous étions invités à parler évolution des pratiques funéraires lors d’une table ronde intitulée « La mort : une fin heureuse ? ». La personnalisation des obsèques, l’écologie, la prévoyance funéraire, la digitalisation et l’identité numérique des défunts étaient au centre du débat auquel ont participé Fabian de Lacaze, notre Directeur marques et communication, Sarah Dumont, fondatrice du site Happy End, et Kilian Weydert, fondateur et CEO de Repos digital, une plateforme d’accompagnement des familles sur le devenir des données numériques d'un proche disparu.
Avec le Covid, les Français ont dû réinventer leur manière de rendre hommage. Le digital s’est installé de manière pérenne, perdurant au-delà de la crise sanitaire. Selon Fabian de Lacaze, cet évènement a contribué à faire évoluer les attentes. La création d’espaces digitaux à la mémoire des défunts et la retransmission en ligne des cérémonies d’obsèques se développent. Une digitalisation des pratiques confirmées par Kilian Weydert : « Aujourd’hui, la plupart des avis de décès sont publiés sur internet et les gens annoncent les décès sur les réseaux sociaux. Grâce aux outils du numérique on a beaucoup plus de possibilités d’hommage entre les photos, les audios et les vidéos et ce qui sera encore possible plus tard. »
Cette évolution s’accompagne par ailleurs d’un effacement progressif des rituels religieux, qui laisse plus de liberté aux Français pour imaginer des hommages qui reflètent davantage la singularité des défunts. Sarah Dumont a rappelé la nécessité pour les pompes funèbres d’adapter leur accompagnement : « Avec la disparition des conventions sociales, on fait face à un vide symbolique qu’il faut combler. C’est pour ça que le rôle des pompes funèbres doit évoluer et certaines le font déjà heureusement. Elles prennent conscience de la nécessité de l’accompagnement et du temps humain : le cercueil n’est plus le centre de la cérémonie. On voit poindre des initiatives. Par exemple, les coopératives funéraires accordent un temps de rendez-vous pour l’administratif et un autre, plus long, pour co-construire la cérémonie avec la famille. Tout est possible à condition de respecter l’ordre public. J’ai déjà vu des gens danser à un enterrement, un cercueil recouvert de sparadraps pour une infirmière, etc. Les familles ont besoin d’être rassurées sur le fait de s’approprier ce moment, c’est le leur, c’est celui qui va les aider. C’est la première pierre posée sur un chemin de deuil. Le rôle des pompes funèbres c’est de leur ouvrir le champ des possibles. »
Ouvrir le champ des possibles aux familles, c’est en effet une des missions que se donnent les équipes d’OGF. Fabian de Lacaze a expliqué cette nouvelle vision de l’accompagnement : « Dans l’absolu, la première étape c’est l’envie de la famille. Pour l’instant 50 % d’entre elles continuent de souhaiter une cérémonie traditionnelle mais il y’a une deuxième partie appétente à imaginer autre chose. Ça peut passer par des choses assez waouh mais ça peut être aussi beaucoup plus simple tout en restant très riche de sens pour les familles. À OGF, on a organisé des cérémonies sur des terrains de foot ou encore dans le potager d’une dame car c’était sa passion. » Une personnalisation qui est donc à la portée de toutes les familles, car elle n’implique pas nécessairement de surcoût. « Que des porteurs et un chauffeur se déplacent avec le cercueil vers le lieu choisi ou dans une église pour nous c’est le même coût. On a aussi la possibilité de changer de manière très simple quelques détails dans une cérémonie. On a par exemple proposé à la veuve d’un marin que les porteurs du cercueil soient habillés en marinière à la place des tenues traditionnelles. La famille a été sensible à cette possibilité. Le coût est quasi nul pour ajouter ce petit détail qui rend cet hommage unique. »
Une des grandes préoccupations de la société, on le sait, c’est l’écologie. L’automne dernier une étude réalisée par PFG a montré que 71 % des Français estiment important la dimension écologique des obsèques. Même si le secteur est très réglementé, des solutions pour diminuer l’impact de ses obsèques ont été présentées par Sarah Dumont. A contrario, la digitalisation de nos usages implique une forme de pollution numérique. Pour Kilian Weydert, « L’ensemble des données des personnes décédées dans le monde consomment autant que le Burkina Faso. Dans 50 ans il y’aura autant de comptes appartenant à des personnes vivantes que mortes. » Cette empreinte est problématique à plusieurs titres et les familles commencent à s’en préoccuper. « Les familles viennent nous voir pour trois grands problèmes : les réseaux sociaux et leurs notifications automatiques inadaptées, comme des souhaits d’anniversaire de la personne décédée. Sécuriser les données de la vie privée du défunt pour éviter que d’autres s’approprient sa vie numérique. Enfin pour un enjeu financier. De plus en plus d’argent circule sur internet que ce soit des commerces ou des solutions de paiement, des sites de pari ou des néo-banques. On a aussi des biens non financiers comme des œuvres, ça peut être des souvenirs, des photos, etc. Aucun notaire ou organisme ne peut avoir connaissance de tous ces comptes.»
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